caluire

Le Rendez vous de Caluire

Fin Avril 1943 , un résistant de Combat René Hardy est arrêté par la Gestapo de Marseille.Il dévoile l'emplacement d'une boite aux lettres du réseau de sabotage des Chemins de fer de Lyon.

La Gestapo découvre un Rendez vous fixé le 9 Juin à Paris par Henri Aubry chef d'etat major de l'armée secrète (AS) et membre de Combat, entre le Général Delestraint (Vidal) chef de l'AS et René Hardy(Didot) responsable du Sabotage des chemins de fer de Combat. Ils sont aussitôt arrêtés.

le 7mai la Milice arrête un secrétaire du petit mouvement La France d'abord qui relève l'emplacement des 6 boites aux lettres qu'il dessert et qui appartiennent toutes au plus importants responsables de la Résistance:Moulin,Bidault ainsi que Gastaldo et Aubry réspectivement chef d'état major,adjoint de l'Armée secrète chef de cabinet du Général Délestraint,et René Hardy agent de Combat qui s'occupe au sein de l'AS de surveiller et de saboter le réseau férré.

Dans la boite de René Hardy est déposée en "clair" une convocation pour retrouver le Général Delestraint au métro Muette à Paris le 9 Juin.Mais alors que le propriétaire de la boite vient d'être arrêté,Aubry,informé de cette arrestation néglige de prévenir Delestraint des risques.Hardy,qui sait lui aussi que la boite aux lettres à été brûlée,et qu'il a fait savoir par circulaire à ses correspondants habituels ne l'utilise plus et n'a pas connaissance du rendez vous du 9 Juin.Pourtant le 7 il prend tout de même le train à Lyon pour se rendre à Paris pour une autre mission.

Arrestation de René Hardy

Hardy prend par hasard le même train que l'équipe de la Gestapo de Lyon qui monte à Paris pour proceder à l'arrestation de Delestraint à la faveur du rendez vous du 9 Juin.Les SS sont accompagnés de Jean Multon,ancien secrétaire du responsable régional des MUR dans les Bouches du Rhône qui a été "retourné" et dont les dénonvciations ont opéré de tels ravages parmis ses anciens compagnons de Marseille que la Gestapo de cette ville l'a "prété" à la Gestapo de Lyon pour qu'il procède à de nouvelles délations.Hardy et Multon se croisent et se reconnaissent.Tout le monde prend pourtant le train,et c'est à Chalon sur Saône qu'Hardy est arrêté puis emprisonné.

Deux jours plus tard il est prit en charge par Klauss Barbie qui dirige la section IV de la Gestapo de Lyon.Identifié comme chef de la Résistance-fer Hardy est soumis à un chantage sur la personne de sa fiancée, Lydie Bastien.

Hardy accepte semble t'il d'échanger sa libération contre une liaison avec la Gestapo.Remis dans le circuit le 10 Juin,il ne prévient pas ses camaradfes;on raconte qu'il s'est évadé du train avant même d'avoir été arrêté.Ne cherchant pas à se mettre au vert il reprit le travail comme si de rien n'était.

Arrestation du chef de l'Armée secrète

L'équipe de la Gestapo de Lyon accompagné de Multon poursuit son chemin vers Paris et le 9 juin au matin procède à l'arrestation du Général Delestraint, puis de Gastaldo et de son agent de liaison.

Delestraint se croit à tort trahi par Hardy, qu'il ne cessera plus d'accuser,alors que c'est la désinvolture d'Aubry qui est à l'origine de la présence des Allemands à Lyon.

Le 14 Moulin apprend l'arrestation du général malgré les précautions prises Vidal se sent de plus en plus menacéLe 7 mai 1943 dans un rapport Moulin écrit que la Gestapo a entre les mains des documents émanant des Mouvements unis de la résistance dans lesquels toutes ses activités sont décrites depuis plusieurs mois. Elle connait aussi l'organigramme de la Résistance dirigée par Max : Jean Moulin.

Il décide alors de proceder à une organisation complète de l'Armée secrète, et de désigner le successeur de Delestraint.Il fait donc convoquer plusieurs responsables dont Aubry. peut être filé d'ailleurs par Barbie, qui sur les conseils de Pierre Bénouville prend sur lui sans en avertir les autres participants à la reunion de faire venir Hardy pour renforcer sa position. Hardy au lieu de se dérober accepte,Bénouville a t'il su par Hardy que ce dernier avait été arrêté?

La Réunion des Chefs

Pour réorganiser l'armée secrète Jean Moulin décide de désigner deux inspecteurs généraux:Raymon Aubrac pour la zone nord,et André Lassagne pour la Zone sud.

pour officialiser ces nominations, Moulin souhaite organiser une rencontre entre Aubry représentant d'Henri Frenay à Londres depuis le 17 Juin et les nouveaux responsables de l'Armée secrète.La réunion se tient sous fond de conflit entre Moulin et Frenay. ce dernier estime que Moulin n'a pas conscience des difficultés des résistants et qu'il néglige Combat ,pourtant le Mouvement le plus important.Il veut écarter le président du CNR,qui de son côté airait voulu profiter de l'absence du fondateur de Combat por renforcer son pouvoir sur le Conseil.

Une suite de trahison et d'imprudences,parfois trés coupable

La réunion est fixée au 21 Juin 1943, à Cauluire dans le Rhône,Chez le docteur Dugoujon

sont présents:

Raymond Aubrac et André Lassagne (Libèration sud),Henry Aubry (Combat),Le colonel Schwarzfeld (France d'abord),Le colonel Lacaze et Bruno Larat du centres des opérations de Parachutage.

René Hardy assiste à la reunion alors qu'il n'est pas invité.Guillain de Bénouville,adjoint de Frenay,sait que Hardy a été arrêté quelques jours plus tôt.Malgré cela il demande à Aubry d'emmener Hardy relâché qui affirme avoir été échappé à la Gestapo.Les dirigeants de Combat souhaite que Hardy épaule Aubry dans les négociations avec Max.:Jean Moulin. Une suite de trahisons et d'imprudences parfois trés coupables transforme le reunion prévue chez le docteur Dugoujon.dans l'aprés midi de ce 21 Juin en une véritable souricière; Klaus Barbie,chef de la Gestapo à Lyon et ses hommes font irruption quelques instants aprés l'arrivée de Jean Moulin dans la maison et s'emparent des résistants assemblés.Sans attendre ils commencent à faire sortir les suspects de la maison et à les intérroger sur place. le docteur et les patients réunis dans la salle d'attente.dont Jean Moulin,venu pour un pretexte médical sont arrêtés .le colonel Albert Lacaze,le lieutenant colonel Schwatzfeld,André Lassagne,Raymond Aubrac,Bruno Larrat. terminent la liste des prisoniers. Ils sont emmenés à l'Ecole du Service de Santé militaire,siège de la Gestapo à Lyon puis transférés au fort de Montluc.

Les Allemands savent qu'ils détiennent Max , mais ils ne l'identifie pas.Les prisonniers sont acheminés tous les jours au siège de la Gestapo où ils sont intérrogés sous les pires tortures.

L'arrestation de Jean Moulin laisse dans le désarroi la délégation de la France combattante,prise en charge courageusement mais dans l'improvisation par Claude Bouchinet-Sereulles à peine arrivé de Londres.Aide de camps du Général de Gaulle de Juillet 1940 à Octobre 1942 Sereulles est affécté au BCRA à la demande du général il est alors mis à la disposition de Jean Moulin, il est envoyé en France au côté de Max pour se charger des opérations militaires accablé par ses innombrables tâches et réclamant des adjoints venus de Londres.Il arrive à Lyon le 16 juin 1943.

Aprés les arrestations de Cauluire et l'incerceration de Jean Moulin.Serreulles se trouve hierarchiquement en situation de lui succeder à la tête de la délégation générale du CFLN en France.

Lors de son arrêstation Jean Moulin ne dévoile pas les structures, et l'organisation du CNR.

Klaus Barbie parvient à identifier Max comme le représentant du Général de Gaulle en France vers le 25 Juin.Moulin est probablement torturé par Barbie.En tous les cas les autres détenus qui l'aperçoivent le décrivent comme affreusement meurtri.A la fin du mois vers le 28 juin il est conduit à Neuilly sur Seine dans les locaux de la Gestapo parisienne dirigéé Bömelburg,où selon les témoignages allemands son état est déjà désèspéré.

On décide pourtant de le faire partir pour l'Allemagne. où en vertu de ses titres il pourrait représenter un otage de choix.Conduit en ambulance à la gare de l'Est,il meurt le 8 Juillet 1943 dans le train, des suites des mauvais traitements reçus..Aussitôt un constat de décés est dréssé par la police allemande en gare de Metz portant comme mention"Jean pierre Moulin prefet".Les autorités allemandes ordonnent aussitôt son incinération au cimetière du père Lachaise à Paris

L'évasion de Hardy

Le 21 Juin tandis que la Gestapo commence à faire sortir les suspects de la maison du docteur Dugoujon,René Hardy seul à ne pas être menotté échappe contre touta attente à ses surveillants et aprés avoir essuyé des coups de feu se réfugie chez une amie dans le voisinage.iIl est récupéré par la police française qu l'arrête aprés qu'il eut révélé appartenir à l'Armée secrète.Il est transféré à l'hôpital de l'Anquaille où des résistants persuadés dorénavant de sa trahison imaginent un temps l'empoisonner.Remis aux Allemands par la justice française,Hardy est transféré à l'hôpital de la Croix -Rousse d'où il s'évade le 3 Aôut par l'intermédiaire d'amis,il part se caher à la campagne.

Et les autres

Aubry,fin 1943est relâché aprés quelques mois de détention,Aubrac est libérer et s'évade de sa prison Lyonaise en octobre grâce à un audacieux coup de main de la Résistance.Lacaze est transféré à Paris puis relâché en Janvier 1944.Lassagne est déporté il reviendra d'Allemagne;Schwartzfeld meurt au camp de Struthof en juin 1944,Larrat et déporté à Dora,il décèdera en avril 1944

Atlas

localisation

de Cauluire

Paroles

de

Claude Bouchinet Sereulles

" Moulin était en pleine forme,trés remonté, trés confiant,il ne savait pas que d'une certaine manière,il me dictait son testament,le pauvre (...) il m'a dit "il faut que vous veniez à cette réunion.Je vais consulter les dirigeants des mouvements du sudsur le remplacement du général Delestraint(...).Je ne crois pas à un traitre parmi nos camarades; éxcepté en homme, René Hardy... la seule chose qu'on puisse dire est qu'il y a eu dans l'entourage de Frenay un homme bien étourdi:Pierre de Bénouville.Il ne devait pas envoyé Hardy à cette réunion,soit qu'il ait su qu'il avait été arrêté,soit qu'il ne l'avait pas su,et qu'il n'ait pas tenu compte des responsables convoqués ce jour là.Mais il pensait probablement que le responsable de son mouvement,Henri Aubry était trops faible,et qu'une personnalité plus forte comme celle d'Hardy défendrait mieux leur point de vue".

Jean Moulin

Et puis, dans une semaine, nous serons peut-être tous arrêtés. " (Jean Moulin, Max*, à Daniel Cordier, Alain*, le 15 juin 1943)

L'affaire Hardy

et

l'enigme Moulin

Page du registre du Fort de Montluc à Lyon enlevée en Septembre 1944 par Antoinette Sachs.
Elle a permis d'établir la date de l'arrestation de jean moulin sous le pseudonyme de Martel Jacques.
Cette page énonce aussi l'identité des personnes qui participèrent au rendez-vous de Caluire arrêtées le jour même
origine : Musée de l'Ordre de la Libération)

L'ordre d'incinération du corps de Jean Moulin donné par l'autorité allemande au conservateur du
cimetière du Père Lacahise à Paris le 9 juillet 1943
origine : Musée de l'Ordre de la Libération)

Original allemanAff

d de l'acte de décès de Jean Moulin
origine : Musée de l'Ordre de la Libération)

aire de Cauluire

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Aussitôt après les arrestations de Juin 1943,les soupçons se portent sur René Hardy:sa personnalité,ses relations,sa premierère arrestationpar la Gestapo le 7 Juin,sa présence inopinée à Cauluireson évasion,ses mensonges,sont autant d'élèments pour de nombreux résistants,qui rendent évidente la trahison du chef de sabotage -fer.Pourtant, par deux fois la justice acquitte Hardy.En tout état de cause, le long travail de filatures et de recoupements éfféctué par les hommes de Klaus Barbie, qui accablent Hardya été facilité par les légèreté,les imprudences et peut être la trahison.La décision des dirigeants de Combat d'envoyer,à une réunion de la plus haute importance, au mépris de toutes les règles de sécurité,un homme arrêté par la Gestapo quelques jours plus tôt.,constitue plus qu'une faute.

Cette affaire Hardy en cachait une seconde "l'affaire Moulin".Moulin était l'homme du parti communiste" ne préparant ni la libération,ni le renouveau démocratique du pays mais son asservissementà l'Union soviétique.

Zone d'ombre

Concernant l'affaire de Caluire, en toute objectivité on peut ne pas penser que la lumière complète ait été faite sur le comportement de René Hardy au mois de Juin 1943.

Pourquoi Barbie est-il venu en personne prendre livraison de Hardy à Chalon ?

Pourquoi a t-il relâché son prisonnier après avoir eu avec lui un entretien de plusieurs heures le 10 juin ?

Il n'est pas vraisemblable que si Barbie s'est trouvé au pont Morand le 20 juin, Hardy ne l'ait pas reconnu ni vu. Barbie, en tout cas, ne peut pas ne pas avoir vu Hardy sur le pont.

L'évasion de Caluire a été trop facile. Il peut paraître invraisemblable que retombé entre les mains de la police allemande, Hardy s'en soit tiré après un bref interrogatoire...

Le mardi 22 juin, Barbie ignorait toujours lequel de ses prisonniers était Max. Il ne l'apprendra que le 24 juin. Dans un livre écrit par l'interprète Suisse de Barbie, celui-ci laisse entendre que l'un des prisonniers de la Gestapo "craqua" et raconta beaucoup de choses. Quoi qu'il en soit, Jean Moulin identifié, fut soumis de la part de Barbie furieux, à un traitement si brutal qu'il sortit de cet interrogatoire à moitié mort. Il fut transféré dans un état lamentable, avenur Foch, puis à Neuilly, dans la villa occupée par Boemelburg. il y fut confronté avec le général Delestraint et Lassagne.

Ce dernier avait spécialement été extrait de Fresnes. Il vit Jean Moulin, "allongé sur un divan, le crâne enveloppé de pansements, le visage jauni et meurtri, respirant faiblement : seuls les yeux paraissaient vivre en lui".

Il mourut dans des circonstances inconnues au cours de son transfert en Allemagne.