le Cantal 1939-1945
Les populations cantaliennes,rurales et montagnardes ont fourni le plus souvent d'excellentes recrues militaires.Point d'Auvergnat ou si peu dans l'aviation et la marine.Quelque éléments dans l'artillerie pour les chevaux mais le gros des contingents peuplaient les régiments d'infanterie et les bataillons de chasseurs.Sans aucune spécialité et d'instruction souvent moyenne,il leur restait le champs de bataille,ils étaient étrangers aux "planque"et aux affectations spéciales.Ils leur réstait le champ de bataille et le sacrifice.
Déjà les pères en 1914-18 avaient souffert ou laissé la vie sur les terres de Lorraine et de Champagne.Ces souvenirs et les récits des survivants attisaient chez les Cantaliens de 1938 l'horreur de la guerrre.Le régiment, c'était une obligation, bonne ou mauvaise, un temps à passer avant de prendre femme et de s'installer.Mais les Cantalliens sentaient que la guerre les arracherait à leurs familles,à leur terres et à leurs bêtes.La pensée qu'il faudrait laisser le domaine en souffrance, peut être ne plus revoir les siens,les remplissait de malaise,les torturait intérieurement.Des combattants de l'aure guerre se trouvaient encore mobilisables;certains exprimaient la peur de repartir au combat.
L'alerte de Septembre 1938 avait comme partout, mis en mouvement les mobilisables titulaires du fascicule n°8 (affiché le 28 Septembre 1938 au soir).Leur prompt retour,aprés Munich,pouvait laisser penser que la guerre était évitée.Pendant l'été 1939 les populations rurales engagées à fond dans les travaux agricoles,ne prétèrent guère d'attention aux discussions sur la Pologne.Le pacte de non agression germano-soviétique leur dévoila soudain l'imminence de la guerre.
Comme l'année précédente quelques appelés partirent d'abord puis lorsque la mobilisation générale fut connue, le Vendredi 1er Septembre 1939,personne ne se doutait que la guerre commençait.
Aprés le départ des mobilisés vint la réquisition des chevaux qui acheva de désorganiser l'activité agricole.La "drôle de guerre "surprit d'abord puis rassura. On croyait ce que disait la propagande (c'est alors que les appareils de la T.S.F.se multiplièrent).
"La guerre se terminerait victorieusement sans qu'il soit nécessaire d'attaquer.Il suffisait de resserrer le blocus pour abattre l'Allemagne"
En février 1940 le progrés du Cantal écrivait:" L'Allemagne ne peut supporter un deuxième hiver de guerre.Elle est incapable d'attaquer la Norvège".Dans ce contexte les mobilisés et leurs familles cultivaient des chimères: pendant des mois on répéta que les agriculteurs chefs d'exploitations seraient renvoyés chez eux.A cet effet des maires délivrèrent les attestations nécessaires...en pure perte évidemment.
A son échelle le département s'inséra dans l'effort de guerre,mais les inerties et le bureaucraties retardèrent le démarrage des production.En dehors des fournitures agricoles (chevaux,bovins, fromages) pour l'armée, des produits miniers intéréssants la défense nationnale (tangsène,antimoine,silice).Le Cantal possédait en abondance un materiau fort utile::le bois d'oeuvre qui pouvait fournir caisses de munition,,baraques,étais.
Au début de l'année 1940 un responsable des commandes et des expéditions fut désigné pour le département;il dépendait de l'ingénieur militaire en chef de Lyon.Ce responsable entra immédiatement en rapport avec les négociants en bois et les petites usines (Lafargue,Delécluse,Bar,Chalbos, Laliron,Dejou,Sutra, Chancel).Les notes laissées par ce responsable montrent la complication des circuits "Sutra pourrait commencer les barrrrrrrraques dans 4 jourss'il avait du bois.Mais Chalbos ne peut le livrer sans avoir reçu un bon du centre du bois Royat. Aprés appels téléphonique on a répondu qu'on ferait le necessaire ".Il fallait aussi obtenir les pièces métalliques nécéssaires au montage (des usines Ducellier notemment).Puis préciser avec une rigoureuse exactitude les caractéristiques des éléments à fabriquer:28 pointes enfonçées de 2 mm pour éviter le contact avec la bombe".
A partir de mars 1940 les livraisons commencent.En mars-avril 1940 prés de 15 000 caisses furent expédiées ainsi que des baraques à Saint Florentin,aux Gravanches,à Limoges,dans la Sarthes.En outre le responsable tenta de mettre sur pied chez certains garagistes des ateliers de tournage de pièces métalliques pour armes et munitions "18 mars 1940:visite chez Mornaisse;tout est à faire:atelier,achats des tours fournis par Thiers.Mornaisse pense que dans deux mois l'atelier pourrait produire;il se rend à Paris pour l'achat des machines;il compte sur un appui de la maison Renault".Même cas à Mauriac.Un mois aprés on se rend à Lyon pour acheter des tours automatiques pour obus de 37.Ce n'est pas sans amertume qu'on lit:"14 Juin 1940:l'aménagement de l'usine G.est terminé,l'outillage reçu, la production va commençer"!14 Juin les Allemands entrent à Paris
Pourtant l'effort avait été reel.Les horaires de travailétaient passées chez Lafargue à 57 heures par semaine,chez Déjou à 54 heures.Aprés 1940 quelques entreprises (Délécluse) éxécutèrent des commandes pour l'Allemagne.
Le récit de quelques accrochages et coups de main, de la bouche même des permissionnaires à la fin de l'année 1939 montrait que les Allemands n'étaient pas des adversaires faciles.Il arrivaient aussi que certains écoutent la radio de Stuttgart où le traitre Fredonnet prédisait des désastres.La belle assurance des premiers jours en était troublée..
La lutte contre l'Allemagne était au point mort,les journaux et la radio portaient les ésprits à d'autres sujets.L'URSS était présentée comme l'alliée et l'amie de l'Allemagne;de l'antigermanisme on glissait à l'antisoviétisme,de l'antifascisme à l'anticommunisme.Les journaux envisageait un soutient à la Finlande (le 92 eme Régiment d'infanteriee de Clermont Ferrand passa une partie de l'hiver et du printemps prés de Calais) et une attaque sur le puits de la Caspienne.Le 31 Janvier 1940 "l'Auvergne républicaine"demandait que la guerre soit déclarée à l'URSS.
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