Rencontre du passé et du Présent
Il y a 70 ans,
Honoré d’Estienne d’Orves
et
Pierre Brossolette,
figures de la Résistance, débarquaient dans le Finistère. Pour la 1ere fois, leurs proches se sont retrouvés.
Mon premier est le Comte Honoré d’Estienne d’Orves, débarqué le 21 décembre 1940 à Pors Loubous, pour poser, en France, les bases du réseau intérieur de résistance Nemrod. Mon second est le journaliste socialiste, Pierre Brossolette, naufragé à Feunteun-Aod, la nuit du 2 février 1944, à la suite d’une avarie du Jouet des flots, alors qu’il faisait route vers l’Angleterre avec une trentaine de résistants du réseau Dahlia.
Leur point commun ? Leur engagement au service d’une France qu’ils voulaient libre, malgré des horizons et sensibilités politiques éloigné
ACTUALITÉ
L’un est noble et lieutenant de vaisseau. L’autre journaliste et proche du SFIO. Il y a 75 et 71 ans, Honoré d’Estienne d’Orves et Pierre Brossolette, figures de la Résistance, débarquaient à Plogoff (Finistère). Pour la première fois, leurs proches se sont retrouvés, ce mardi.
Mon premier est le comte Honoré d’Estienne d’Orves, débarqué le 21 décembre 1940 à Pors Loubous (Finistère), pour poser, en France, les bases du réseau intérieur de Résistance Nemrod. Mon second est le journaliste socialiste Pierre Brossolette, naufragé à Feunteun-Aod, la nuit du 2 février 1944, à la suite d’une avarie duJouet des flots, alors qu’il faisait route vers l’Angleterre avec une trentaine de résistants du réseau Dahlia.
Leur point commun ? Leur engagement au service d’une France qu’ils voulaient libre, malgré des horizons et sensibilités politiques éloignés. Pour la première fois, leurs familles ont été réunies, ce mardi, à Plogoff, à l’initiative de Michel Madec, professeur d’histoire au collège de l’Harteloire (Brest). L’occasion pour elles de revenir sur le parcours de leurs proches.
L’amour de la patrie
En 1940, le lieutenant de vaisseau comme le journaliste quittent leurs familles, pour rejoindre Londres et l’organisation des forces de la Résistance naissantes. Ils ont alors 38 et 36 ans et sont tous deux pères de famille. Honoré a cinq enfants dont Rose, la dernière de ses trois filles. Âgée de 6 ans, au départ de son père, elle se souvient d’un « homme très élancé, souriant et d’un enthousiasme sans faille ».
Polytechnicien et lieutenant de vaisseau, Honoré d’Estienne d’Orves est le chef du 2e bureau des Forces navales françaises libres (FNFL) à Londres. Trahi par son radio, Alfred Gaessler, celui qui se fait appeler « Jean-Pierre Girard » est arrêté au retour d’une mission entre Nantes et Paris, le 21 janvier 1941. Les 34 membres du réseau sont dénoncés et Estienne d’Orves, condamné à mort avec trois compagnons. Il est fusillé le 29 août 1941, au mont Valérien.
« Un homme follement courageux »
Anne est l’une des deux filles de Pierre et Gilberte Brossolette. Elle a 17 ans quand son père part pour Londres. « Si l’on vous demande, dis que j’ai abandonné votre mère », lui dit-il. Quelques jours plus tard, la jeune fille doit mettre la consigne en application.
Elle en garde le souvenir d’un homme « follement intelligent et courageux ».
Né en 1903, Pierre Brossolette est le fils d’un ardent défenseur de l’enseignement laïc. Ce socialiste parisien est aussi journaliste. Il écrit pour plusieurs titres dont L’Europe nouvelle, Notre Temps etMarianne ainsi que Résistance dont il est le rédacteur en chef.
Présent sur le sol français, il participe à la formation des groupes de résistance en zone occupée. Arrêté à la suite de son naufrage sur les rochers de Feunteun Aod, à Plogoff, le quadragénaire est transféré à Paris, où il est identifié comme un chef important de la Résistance. Questionné a de multiples reprises par la Gestapo sur ses intentions, il se jette du 5e étage, le 22 mars 1944. Il décède quelques heures plus tard.
Héritage familial
« Pour eux, c’était la défense de la démocratie qui primait, précise Michel Madec, l’organisateur de la journée hommage. Si Rose d’Estienne d’Orves a été élevée dans un univers familial pieux, elle souligne, comme Anne, nourrie par un environnement laïc, un« amour de la patrie sans faille » de leurs pères.
Pour les deux femmes, les histoires paternelles n’ont pas été chose évidente. Pour Anne Brossolette-Branco et son fils Miguel, c’est la première fois, ce mardi, qu’ils viennent à Plogoff, sur le site de l’échouage de leur père et grand-père. Devant elle, une centaine de personnes qui lui sourient. « Je redoutais le moment de venir car je savais que ce serait fort, reconnaît-elle. Mais là, je suis submergée. »
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