Seconde guerre, Soldats  Résistance Française, et les autres conflits les hommes de l'ombre

Dordogne Altorfer

 

Charles-Altorffer

Charles Altorffer

_________

né à Wœrth en 1881, est le fils d'Albert Altorffer, tanneur à Wissembourg, et d'Amélie Scherer.
Il est ordonné vicaire à Masevaux en 1906 après avoir étudié la théologie à Strasbourg, Paris et Berlin. Il est vicaire à Beblenheim et Westhoffen en 1906 et 1907.
Le 30 mai 1907 il épouse Lucie Cécile Allenbach. Ils auront deux enfants : Jean et Hélène.

A partir de 1907, il exerce la fonction de pasteur à Lembach, de 1907 à 1919, puis à Wissembourg, de 1919 à 1929.
Ardemment francophile, il est très actif dans le domaine social, aidant en Alsace du Nord à la création de caisses d'épargne et de crédit, et à celles de garderies d'enfants, de centres d'infirmières, de bibliothèques populaires et de cours du soir pour adultes.

Il est nommé par Poincaré Directeur des Cultes pour les trois départements recouvrés d'Alsace-Lorraine, le 26 mai 1929.

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
Le 2 septembre 1939, le gouvernement français fait évacuer de la ville 120 000 personnes.
Charles Altorffer*, évacué vers Périgueux en septembre 1939, prend la direction des services des réfugiés d’Alsace-Lorraine.
Maintenu par Vichy dans ses fonctions et ses responsabilités, Charles Altorffer* veille au bien-être de ses administrés sans relâche, pour la plupart juifs.

Dès son arrivée il découvre un département rural, manquant du confort auquel était habituée la population déplacée. Il est surpris et indigné des conditions d’hygiène et de l’inertie des élus.
Il effectue alors des tournées régulières dans les dix départements d’accueil et met tout en œuvre pour assurer aux réfugiés alsaciens un confort minimum et des logements décents, d’autant qu’ils n’avaient pu emmener que peu de choses avec eux et manquaient de tout.

Il intervient auprès des préfets et des maires afin que des lieux chauffés pour l’hiver puissent être investis en popotes (cantines populaires), permettant ainsi à ses compatriotes de s’organiser le mieux possible.

Il permet aux ministres du culte israélite de poursuivre l’exercice de leurs fonctions et de percevoir leur traitement.

Le 4 avril 1944, la Gestapo arrête et fait déporter le personnel de l’UGIF à Périgueux, œuvre qui distribue des allocations aux Juifs réfugiés et cachés dans la région de Périgueux. Charles Altorffer* assure alors clandestinement la direction de l’UGIF. Il répartit l’argent, transporté secrètement depuis Lyon par la Résistance juive, aux Juifs cachés (plus de mille allocations seront ainsi distribuées en juin 1944).

En mai 1944, Jeanine Bloch, assistante sociale du bureau des réfugiés juif en Dordogne est arrêtée. Elle transportait l'argent destiné à régler les pensions des enfants. Elle réussit à contacter Charles Altorffer*, qui vient lui rendre visite en prison et parvient à faire sortir l'argent.
Il parvient à lui éviter la déportation et elle restera en prison jusqu'à la Libération.

Ce haut fonctionnaire de Vichy s’expose à des risques majeurs pour protéger les réfugiés les plus déshérités de la Dordogne et des environs, recueillant des Juifs chez lui ou les plaçant chez des personnes de confiance.

À la fin de la guerre, il rentra à Strasbourg, en décembre 1944 et reprend ses fonctions de directeur du Service des cultes pour l’Alsace et la Moselle. Élu au Conseil municipal de Strasbourg sur la liste RPF, il est 4e adjoint au maire. À la mort de Charles Frey, le 29 octobre 1955, il le remplaça comme maire de Strasbourg, jusqu'aux élections municipales du 14 mars 1959 après lesquelles il céda sa place à Pierre Pflimlin en raison de son âge.
Il devint commandeur de la Légion d'honneur en 1959.

Il meurt à Strasbourg le 6 août 1960. Charles Altorffer* est inhumé au cimetière Sainte-Hélène de Strasbourg.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


   

Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Charles Altorffer
Jeanine Bloch

 

Sources AJPN http://www.ajpn.org

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire