Seconde guerre, Soldats  Résistance Française, et les autres conflits les hommes de l'ombre

Rennes dans la guerre

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Rennes est une commune française située dans le département de l'Ille-et-Vilaine, à la confluence de l’Ille et de la Vilaine.

 

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
520 000 français des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne sont évacués et de nombreux réfugiés arrivent à Rennes.

L'Allemagne nazie envahit la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas le 10 mai 1940.

En mai 1940, Rennes voit affluer un second afflux massif de réfugiés de Belgique, du Nord et de la région parisienne qui fuient l'avancée allemande. 

En juin 1940 l'Ille-et-Vilaine accueille près de 140 000 réfugiés qui seront installés dans des locaux publics et des baraquements.

Le 14 juin 1940, les troupes allemandes défilent à Paris, sur les Champs-Elysées.
Le 17 juin 1940, trois avions de la Luftwaffe bombardent la gare de triage et touchent un train de munition. Le bilan est très lourd, plus de 1 600 personnes seront tuées. 
Rennes est occupé à partir du 18 juin 1940 par l'armée allemande. De nombreux soldats français sont fait prisonniers et incarcérés au camp Margueritte ou à la Prison Jacques Cartier.

La feldkommandantur s'installe place Hoche, dans l'ancienne faculté des Lettres et des hôtels particuliers sont réquisitionnés pour y installer les principaux postes de commandement de l'armée et de la police.

Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l'Armistice. 

A partir de 1943, les bombardements alliés vont se multiplier, faisant de très nombreuses victimes et des dégâts très importants.

Quelques heures avant l'entrée des troupes américaines dans Rennes, les Allemands font sauter la plupart des ponts sur la Vilaine, coupant ainsi la ville en deux et occasionnant d'énormes dégâts.

Rennes sera libérée le 4 août 1944 par les troupes du général Patton.

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18 JUIN 1940 :

LES TROUPES ALLEMANDES À RENNES, VILLE TRAUMATISÉE

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Deux témoins se sont exprimés par écrit détaillé sur le 18 juin 1940 à Rennes : Mme Valentine Ladam dans « Les Heures douloureuses de Rennes » et le docteur René Patay dans ses « Mémoires d’un Français moyen ». Ce document polycopié méconnu comporte un récit saisissant de l’arrivée des troupes allemandes à Rennes, traumatisée par le bombardement allemand, la veille sur la plaine de Baud, où des trains de militaires français et britanniques, et de réfugiés aux côtés d’un train de munitions ont sauté occasionnant près d’un millier de victimes. Rennes était déclarée ville ouverte.

Au petit matin du mardi 18 juin, des chars arrivent par la rue de Fougères, capots ouverts, chef de char debout dans la tourelle, encadrés de fantassins, fusils braqués, et suivis de motocyclistes ; ils descendent les rues du centre et passent la Vilaine au pont de Nemours. Vers 10 heures, une colonne allemande arrive par la route de Paris et se scinde au carrefour avec le boulevard de Metz, un tronçon prenant la rue de Paris et passant devant la préfecture pendant des heures, avec des bus parisiens bondés de prisonniers, l’autre descendant le boulevard de Strasbourg et empruntant les quais. Alors qu’un dernier train à vapeur des T.I.V. achève l’évacuation des 4000 ou 5000 réfugiés affolés qui restaient encore en ville, le docteur Patay voit arriver, un peu après 10 heures, des motocyclistes allemands à l’Hôtel Modernequai Lamennais, et passer quai Duguay-Trouin des chars, capots ouverts dont les chefs saluent des officiers français « errant sur le trottoir et quelque peu médusés ».

Vers 13 heures, il répond à l’appel téléphonique du maire François Château qui souhaite l’avoir à ses côtés, en sa qualité de président de l’Union des Combattants, car il attend l’arrivée des Allemands à l’hôtel de ville d’un moment à l’autre. Vers 16 heures, le maire, les adjoints MM. Bourgot et Bourdin, M. Loiseleux, conseiller, et le docteur Patay voient arriver « un capitaine allemand flanqué de deux motocyclistes vêtus de longs manteaux de cuir, mitraillette en travers de la poitrine. ». Le capitaine, après s’être présenté en français, va droit vers un petit tableau représentant le monument de la niche de l’hôtel de ville détruit par les autonomistes en 1932, figurant l’union de la Bretagne à la France. Puis, ayant demandé une machine à écrire, il dicte des consignes à un motocycliste transformé en dactylo : livraison d’armes, couvre-feu etc. L’après-midi, des soldats prisonniers sont requis pour creuser au cimetière de l'Est des tranchées dans lesquelles on aligne des corps de victimes du bombardement de la veille. Radio-Bretagne, les imprimeries de l’Ouest-Éclair et du Nouvelliste sont occupées en priorité. Dès 17 heures à la caserne du Colombier sont faits prisonniers tous les officiers d’active et de réserves et les soldats qui n’avaient pas fui. Le feldkommandant major Kruger tient une première réunion à la mairie à 18 heures. « À ce moment, on voit du cabinet du maire, d’assez nombreux badauds fraternisant avec des détachements allemands » observe le docteur Patay. Le maire envoie des agents faire circuler ces Rennais. En revanche, Mme Ladam observe des Rennais atterrés aux visages crispés, certains les larmes aux yeux.

Vers 20 heures 30, un sous-officier remet un billet du préfet Jouany demandant au docteur Patay de se rendre d’urgence au 61 boulevard de Sévigné. Le docteur y va à vélo pour ne pas risquer de se faire confisquer son auto. Il y trouve, avec Me Bourrut-Lacouture, le général René Altmayer, encore chargé il y a quelques jours de l’aménagement d’un impossible « réduit breton ». Celui-ci ne veut pas se rendre, mais refuse de mettre des vêtements civils et veut partir avec son état-major, ce qui paraît difficile car des colonnes allemandes passent sans arrêt. S’étant posté au coin du boulevard de la Duchesse Anne, guettant en vain une interruption, le docteur Patay voit le général et ses officiers, en uniformes mais képis à la main, couper une colonne allemande pour gagner la rue Saint-Alphonse, mais les chauffeurs ont disparu et les voitures ont été sabotées. Les officiers et le général font les cent pas dans la roseraie du Thabor, attendant le docteur Patay parti chercher sa Panhard mais quand il revient, il n’y a plus personne. Malgré les Allemands gardant les ponts, ils avaient pu gagner, dans la voiture de Me Bourrut-Lacouture, le château de la Prévalaye où existait un parc militaire français.

Alors que, la veille à 12 heures 30, bon nombre de Rennais ont pu entendre sur leur poste de T.S.F la voix chevrotante du maréchal Pétain annoncer qu’il faut cesser le combat, ce soir du 18 juin, rares sont ceux qui entendront à la BBC celle d’un général de Gaulle affirmant d’une voix décidée que « quoi qu’il arrive la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

 

VOYEZ CES BONS AMIS…


Ce sont les premiers mots d’une inscription murale que j’ai vue pour la première fois quand j’avais six ans. A vrai dire, c’était surtout le grand V qui occupait toute sa partie gauche qui attirait mes yeux, le texte en lettres d’impression noires étant pour moi bien sibyllin. Je savais tout juste lire et il ne pouvait rien évoquer pour moi.

Je voyais souvent ce grand V et ces lettres noires imprimées sur le mur d’une vieille maison, au bout de la rue de Corbin, où nous habitions devant l’hôtel du quartier général allemand.

Je crois bien que la petite maison au mur ainsi maculé était celle qu’habitait le vieux docteur Regnault, dans mon souvenir homme grand, voûté et barbu .

Le texte à l’abri du grand V était :

'V'oyez ces bons amis

John Bull, l’ours moscovite,

l’Angleterre et l’U.R.S.S.

Bien sûr, on m’expliqua que John Bull personnifiait l’Anglais et l’Ours moscovite, la Russie soviétique avec laquelle l’Allemagne venait d’entrer en guerre, le mois dernier, en juin de cette année 1941.

Pour autant le message restait pour moi, totalement abscons. Les Anglais étaient bien les ennemis de l’Allemagne, et maintenant les Russes aussi avec lesquels les Allemands s’entendaient bien avant. Si les deux, Anglais et Russes, étaient nos bons amis, à quoi bon nous le rappeler sur les murs ?

Il est vrai que les Anglais nous avaient abandonnés l’année dernière quand les Allemands avaient envahi la France, et j’avais vaguement compris que nos bateaux avaient été canardés par eux à un Mers el Kebir… Quant aux Russes, je comprenais qu’ils devaient avoir beaucoup d’ours dans leur neige, et qu’ours devait se dire URSS en russe, avec deux S.

Il est des messages codés accessibles seulement aux grandes personnes et je n’ai, à dire vrai, jamais songé à approfondir la question pendant les deux années suivantes, ma famille ayant quitté la ville après les premiers grands bombardements de mars 1943.

Le V, à l’évidence, était une réplique aux V pour victory, victoire, que commençait à faire Winston Churchill avec deux doigts, et qui venait d’apparaître tracé à la craie sur les murs et ailleurs, dans les toilettes. En fait, la B.B.C. venait de lancer, le 20 juillet 1941, une campagne pour populariser ce V symbolique. La réplique allemande sous forme de récupération de la lettre V dans sa propagande n’avait donc pas tardé, preuve qu’Ici Londres était très écouté. Mais le reste du texte ne me semble pas une réussite de marketing politique à la hauteur de la vitesse de répartie, contrairement à des affiches de l’époque, visuellement percutantes. La propagande de Vichy visait à rameuter les anglophobes et les anticommunistes, et on peut penser que, deux ans plus tard, en 1943, avec les grands bombardements alliés anglo-américains sur Rennes, les termes « bons amis » prirent une connotation ironique pour certains, mais en 1941 et 1942, cette conjoncture n’était pas…

Le plus étrange est que lorsque nous revînmes à Rennes après la libération en août 1944, les mystérieuses lettres restèrent sur le mur rue de Corbin, ainsi qu’ailleurs, notamment près de l’église Saint-Sauveur, alors que partout on s’était empressé d’effacer les traces symboles de la présence nazie.

Elles y restèrent même très longtemps, jusque dans les années 70.

En fait, la persistance de cet affichage a du tenir au caractère sibyllin du message, pour la plupart des adultes eux-mêmes en 1944, et a fortiori pour tous dans les décennies suivantes. C’était un vieux tag, guère plus explicite que les nouveaux.

J’en conclu qu’en 1941 et après, le petit garçon que j’étais ne devait pas être le seul à ne pas comprendre cette références aux bons amis.

En tapant « John Bull, ours moscovite» sur internet, on trouve une seule référence à ce texte : la reproduction d’une affiche jaune, imprimé noir, 28 X 45, avec date du 29 juillet 1941, marqué d’un tampon des archives de la ville de Nantes.


NOTES D’UN VIEUX RENNAIS PENDANT LES JOURS PRECEDANT LA LIBERATION DE RENNES


M. et Mme Maignen ont quitté leur appartement du boulevard de la Liberté pour la rue de Corbin où ils gardent l’appartement et l’étude d’avoué à la Cour de leur fils qui se trouve près de sa femme et de ses enfants réfugiés à Soudan (Loire Inférieure) Le style et la rédaction des feuillets écrits au crayon ont été respectés.

 

Dimanche 30 juillet 1944

Dimanche –

Ce matin : 9h alerte au moment où les bombes tombaient – Impossible sortir – Nous sommes abrités contre les 2 gros murs du rez-de-chaussée. Les murs remuaient au passage des torpilles qui se dirigeaient sur Baud. Un train de munitions frappé en plein fait explosion et les munitions sautent constamment. J’ai pris le pot à lait pour aller chez Marie Ange, nouvelle alerte, nous descendons dans les caves Jaigu pendant que maman allait à St Georges *(1). En revenant je tournai de la rue de Bourbon *(2) sur la place du Palais avec mon lait quand une bombe parvenue derrière moi a éclaté probablement devant chez Fauvel. Le réservoir derrière Desmarais (à Baud) *(3) en sautant a encore enlevé un carreau au bureau. Cette nuit alerte à 1h. Sommes allés dans l’abri. Louise Lejeune, sœur de Chevallier avocat, préposée à la garde de la grande maison de famille à Fougères *(4) et de tous leurs souvenirs a été ensevelie sous les décombres avec le domestique et le père de celle-ci. On ne les a pas encore retrouvés. Un cousin germain de Lucas a été écrasé à Nantes par un camion allemand.

En raison des bombardements de Baud, ta mère ne veut pas que j’aille à l’impasse de Renée. *(5) C’est pourtant indispensable si nous voulons avoir chance de retrouver quelque chose. J’espère donc y aller faire un tour sous peu pour prendre ensuite des dispositions.

Impossible actuellement de trouver ni verre ni vitrex pour remplacer les carreaux brisés. Si je puis retrouver les cartonnages de Renée je mettrai du carton aux fenêtres * (6) mais tout cela est un gros et long travail qui demandera du temps et de la peine.

Toujours ici sans eau, sans gaz, sans électricité*.(7) L’électricité est revenue au boulevard mais ça ne fait pas notre affaire ici. La Ville ne donne de l’eau dans les quartiers non coupés que de 7H à 9 h le matin. Comme il y a un robinet libre dans le n° 28 de la rue St Georges, nous pouvons avoir un broc le matin, à la condition d’y aller avant 9 heures.

Un courrier de Paris est arrivé hier par camion. Peut-être vais-je recevoir quelques lettres. Plusieurs courriers ont été détruits en route par les Anglais qui bombardent tout indistinctement, même les civils. Condoléances écrites pour nous et pour vous de [...]* (8)

Encore pas reçu la lettre de mercredi. 15h. Nouvelle alerte. Nous courons aux caves St Georges – Simple passage d’avions. 16h. Maman venue mettre un brassard *(9) à mon melon. Elle m’apporte le tien et veut me convaincre que c’est le mien ! Quand enfin elle le constate, nous pensons que le mien est resté au boulevard. J’y cours, je cherche, je pense le trouver dans le salon, pas de melon. En désespoir de cause j’allais voir à la chambre de Renée quand je le trouve au portemanteau de ce couloir. Au diable si je serais jamais allé le chercher là ! En descendant je trouve dans la boîte la lettre de Jean (du 9) distribuée ce matin, que je t’envoie. Elle me fait espérer qu’ils auront depuis lors quelqu’unes au moins des lettres que je leur ai envoyées le 9, le 10 et le 11. De 17 à 20 heures 5 alertes successives avec bombardement sur Pontchaillou St Laurent St Grégoire Baud, etc. - 2h1/4 pour dîner avec nos 2 œufs !!

Lundi matin – Nuit tranquille - 7h30 alerte avec mitrailles et bombes pendant une petite heure – 9h30 Alerte jusqu’à 11h30 –


Mercredi 2 août 1944

Mercredi matin 7h.

Journée de crainte hier. A partir de 15h bombardements sans alertes, incendies, canon, explosions de munitions par les Allemands. Pilonnage au mortier – ville et croisements de routes par les Américains sans arrêt jusqu’à 10h1/2 du soir – Puis nuit tranquille.

D’après Rad. Ils seraient vers Pontaubault. Nous ne les verrons donc pas arriver de suite. Quant aux occupants, hier soir ils filaient encore. Il semble que ce matin il n’en reste guère.Ta mère partie hier pour le boulevard est restée 3 heures durant dans les caves de la Poste (500 personnes). Nous n’avons pas pu voir hier soir la famille Perrier à la Motte. Je t’enverrai suivant les événements une nouvelle lettre ce soir ou demain jeudi. Bons baisers à tous et amitiés aux cohabitants. E.Maignen

Rennes – 2 août 20 heures

Mon cher Etienne, C’est installé sous le porche de l’ami Fauvel *(10) que je viens causer avec toi, pendant que la table des piplets, 8 convives, se régalent certainement mieux que nous. La musique a commencé de bonne heure et n’a guère cessé. Les Amérs nous canonnent avec une véritable amabilité de libérateurs. Cet après-midi obus sur la Motte, au Thabor, au coin de la rue St Georges et de la rue Gambetta. Nous avons toujours de bons voisinages. Nous sommes déjà venus ici cet après-midi au moment où ça tombait un peu plus fort et sommes ensuite rentrés au cours d’une accalmie. Je voulais partir pour le Palais quand des rafales m’ont fait renoncer. Pas visages d’Améro. Si l’on en croit les bobards, ils seraient venus hier jusqu’à Betton, St Laurent, St Sulpice mais on ne les a pas vus aujourd’hui. La radio de 19h30 annoncent qu’ils se dirigent maintenant d’Avranches sur St Malo et sur Rennes. Ce qui est certain c’est que d’abord le départ des Allemands s’accentue et s’accélère. On en a ici bien peu dans les rues et tous en leur campagne et barda complets. Et puis ils amènent ici des quantités de blessés allemands, par milliers et ils les changent d’hôpitaux à chaque instant. Ce qui fait qu’on croit voir davantage, c’est la file des ambulances garnies, 40, 50 à la file. Par ailleurs avons vu personne, il semble que l’on se calfeutre dans les caves. A l’instant un obus vient de tomber à moins de 20 mètres, il ne faudrait évidemment pas se trouver sur le parcours, un 2è un 3è tombent sûrement les uns sur les autres, nous nous reculons sous le porche et l’on pousse les 2 grosses portes. Un 4è Boum ! Décidément si ça continue cette nuit, on ne pourra guère fermer l’œil et encore faudra t-il vraisemblablement descendre pour une partie de la nuit dans les étages souterrains. Ces sacrés obus d’outre Atlantique font un chahut peu ordinaire. On prétend que les Allem. ont demandé aux Amérs de ne pas tirer sur Rennes moyennant quoi pour sauver leurs blessés ils n’organiseraient aucune résistance à Rennes. Malheureusement il semble que les Amérs répondent à leurs avances en canardant, et naturellement ce sont encore les libérés qui vont trinquer ! Je tâcherai de t’ajouter un mot demain matin sur la nuit que nous aurons eue, sinon je te mettrai quelques mots demain soir.

Mille bons baisers E.Maignen 20h45

 

Jeudi 3 août 1944

3 août 7h30

Je rentre de Corbin. ça tapait tellement dur et dru avec obus partout qu’à 3h1/2 du matin nous sommes descendus au 1er étage *(11) garni de dormeurs, de lits, de matelas des apemts. Nous avons pu loger nos 2 pliants. Maintenant le calme mais pas pour longtemps.


Les troupes américaines entrent à Rennes le 4 août au matin.


Explication des renvois

· 1 : abri du Palais Saint-Georges, près de la rue de Corbin. · 2 : c’est l’ancienne dénomination de la rue Edith-Cavell, encore employée par ce monsieur de 77 ans · 3 : dépôt de carburants · 4 : il s’agit de la ville de Fougères · 5 : petite impasse donnant rue Saint-Hélier où habitait leur fille Renée dans une maisonnette, tuée dans l’abri situé à cet endroit le 9 juin 1944 lors d’un bombardement américain. · 6 : les fenêtres de l’appartement rue de Corbin · 7 : une bombe avait crevée la conduite d’eau souterraine en forêt, près de Fouillard. · 8 : ici une douzaine de noms du Palais ou de relations · 9 : un feutre noir au chapeau, un brassard noir au bras en signe de deuil · 10 : immeuble à l’angle du Contour de la Motte et de la rue Victor Hugo · 11 : premier sous-sol sous l’immeuble du contour de la Motte

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