Une Résistance pour la survie
Mon choix d'un thème sur la résistance dans les camps nazis devrait favoriser l'exploration d'aspects moins connus de cette si lourde histoire.Chaque fois que possible ,il faut écouter les réscapés dont la perception de la résistance a été trés contrastée.Mon idée de départ s'inspirait du constat qu'il s'est trouvé,dans les pires circonstances des êtres humains pour contrecarrer les desseins les plus odieux pour préserver l'humanité là où précisément on a voulu la faire disparaitre.
L'humanité, est la caractère commun des êtres qui la constituent avec leur intelligence ,leur volonté, leur autonomie, leur faculté de jugement, bref tout ce qui fait la spécificité de l'éspèce et dont nul être humain ne peut être dépossédé.Il est possible d'ôter la vie à quelqu'un, en aucun cas de lui retirer "son humanité".C'est pourtant ce que les nazis ont tentés de faire.
Plongés dans cet univers de négation de la personne, d'asservissement, d'humiliation, de violence et de terrreur les individus ont mis en oeuvre des stratégies de défense que l'on peut qualifier de résistance.Cette résistance empruntera des voies, des moyens différents conditionés par le milieu et les circonstances,l'environnement, l'éducation,bref par une série de facteurs propres à chaque individus.
Les engagements dans la Résistance qui ont puisé leur origine dans le rejet de l'humiliation de la défaite et de l'occupation,de la collaboration ont trouvé des prolongements évidents dans les camps.Le basculement dans l'univers concentrationnaire a transformé radicalement l'environnement humain et modifié la nature de la clandestinité et de la résistance.
La Résistance n'était pas toujours organisée,ni préparée à l'avance,les actes spontanés ayant l'avantage de la rapidité d'execution et de la souplesse d'adaptation à une situation imprévue.Les femmes étaient sans doute les plus aptes à développer une Résistance d'improvisation solidaires.Mais dans tous les cas, à quelque echelle qu'elle se situe,l'action provoquait des conflits d'ordre moral.Le système de terreur en vase clos faisait porter sur les résistants la résponsabilité de choix tragique.
La Résistance arrivait à maitriser un secteur de la gestion du camps,comme celui de la répartition des détenus dans des Kommandos de travail plus ou moins meurtriers, ou de remplissage des convois destinés à une mort certaine ou quasi certaine, l'organisation participait malgré elle à la machinerie du meurtre.Sans parler du risque de représailles collectives appliquées à toute une baraque ou même à tout le camps qu'un geste de résistance pouvait déclancher.En dehors de ces dilemmes moraux entretenus par les nazis, et qui pouvaient freiner le développement de la Résistance, des difficultés venaient aussi des détenus eux mêmes.
Résistez dans les camps nazis élevait le moral,contribuait à la survie, compliquait le travail des bourreaux et plaçait des grains de sable dans la machine de guerre nazie.
Mais les résistants des camps n'ont pas vraiment connu le bonheur de résister dont on parlait ceux qui résistaient au sein de leur peuple opprimé.
La fonction des Camps nazis
Les résistants étaient, dans leur majorité, des hommes et des femmes qui s’étaient engagés - avant leur déportation - dans la lutte contre le nazisme et pour la défense de leur patrie. Mais il ne suffisait pas d’entrer dans le camp avec l’esprit de résistance pour être en mesure de le traduire en actes. Les SS avaient mis au point un système basé sur la terreur, la corruption et l’affaiblissement des détenus, qui devait rendre toute résistance impossible. La moindre infraction au règlement pouvait conduire à la mort, tout rapprochement entre détenus était suspect. Les résistants étaient exécutés par pendaison sur la place d’appel, en présence des autres détenus. Il régnait, en outre, dans les camps, un climat empoisonné qui obligeait les résistants à se méfier de leurs compagnons de détention : les SS recrutaient parmi les détenus eux-mêmes des auxiliaires chargés de l’encadrement (comme les Kapos) en échange de privilèges ; le camp fonctionnait sur la base de la hiérarchie « raciale » définie par Hitler, instituant de graves inégalités, et la promiscuité permanente facilitait l’activité des mouchards ; de plus, la population concentrationnaire était constituée d'une mosaïque de peuples traversés par des nationalismes rivaux, des conflits d’ordre politique ; certains détenus, comme beaucoup de Polonais, étaient sensibles à l’antisémitisme déjà virulent dans leur pays. Enfin, l’anéantissement rapide de certains déportés ne leur laissait que peu de temps pour entrer en résistance. Or l'entrée en résistance se faisait rarement dans les premiers jours de détention. Il fallait d’abord avoir surmonté le «choc de l’arrivée», avoir acquis une expérience du camp, en avoir compris les règles officielles et tacites, ne plus trop souffrir de la faim chronique, ne pas être soumis à un travail totalement épuisant. Il fallait être capable de se projeter encore dans l’avenir, avoir conservé l’espoir de quitter un jour le camp ou, du moins, croire en une possible défaite de l’Allemagne. Toutes ces conditions exigeaient un délai qui variait en fonction la dureté du régime du camp, de la date de l’internement et de l’évolution de la guerre, de l’existence ou non de groupes de résistants, décidés ou aptes à faciliter cette intégration.
Ces actions de résistance ont pris des formes individuelles et collectives. Elle ont été uniquement individuelles pour les déportés qui n’avaient pas trouvé le contact avec d’autres résistants ou qui étaient placés devant une responsabilité personnelle ; les actions collectives étaient souvent prises à l’initiative de détenus organisés en groupes clandestins. Les membres de ces groupes devaient avoir l’habitude de la clandestinité, de l'action organisée, du travail politique, de la discipline de groupe et être, avant tout, dignes de confiance. La confrontation avec le régime concentrationnaire agissait comme un test qui par cette épreuve, révélait les aptitudes et la personnalité de chacun. Le recrutement se faisait au départ entre personnes qui se connaissaient avant leur détention, ou qui partageaient les mêmes convictions politiques ou la même foi religieuse.
Les groupes se formaient généralement sur une base nationale, mais dans de nombreux camps, ils se fédérèrent en comités internationaux. Les dirigeants devaient parler l’allemand, avoir accès à l’information, avoir un travail qui leur permettait de se déplacer sans être sous la surveillance constante d’un Kapo. L’ensemble fonctionnait comme une nébuleuse composée de petits groupes de quelques individus (reproduisant les modes d’organisation pratiqués avant la détention, comme par exemple les triangles pour les communistes) où personne, même au niveau le plus élevé, n’était au courant de tout. Ainsi, certains résistants ont ignoré jusqu’à leur libération que leur activité, qu’ils considéraient comme de simples actes de solidarité entre camarades, s’intégrait dans un projet plus important.
De façon individuelle ou collective des hommes et des femmes ont tenté de résister dans les camps extremês des camps nazis. "Résister dans un camps de concentration ou dans un camp mixte comme celui d'Auschwitz, et plus encore dans un centre d'extermination immédiate comme Sobidor,paraît inconcevable;pourtant des hommes et des femmes se sont lançés dans cette entreprise courageuse et nombre d'entre eux l'ont payé de leur vie. Cette Résistance est difficile à cerner ,il faut dire que la plus part des détenus ignoraient cette Résistance qui étaitle fait d'une minorité et agissant dans une totale clandestinité. Cette Résistance à pris des formes multiples dont les objectif étaient conditionnés par les particularités milieu et les fonctions assignées par Himmler aux camps de concentration et aux centres d'extermination.
Les Camps de concentration devaient contribuer à assurer la "sécurité du Reich" en brisant moralement et en affaiblissant physiquement les individus jugés nuisibles au peuple allemand soit pour des raison politique, soit parcequ'ils"polluaient la race germaniqu" comme entre autres les hommosexuels ou encore les auteurs de délits criminels A partir de 1937, les SS exploitent le travail des détenus pour en tirer des bénéfices financiers et produire des materiaux déstinés à l'édification de monuments à la gloire du Fürher. En 1942, les camps de concentration sont intégrés à l'économie de guerre du Reich.Les Konzentrationlager,(KL) servent également à éliminer à courte échéance des personnes et des groupes d'individus considérés comme particulièrement dangeureux: opposants allemands ou résistants des pays occupés ayant éxercé des résponsabilités importantes,Républicains,espagnols,officiers et commissaires de politiques soviétiques,élites polonaises.
Résister, c’était donc s’opposer aux desseins des SS et participer dans la mesure du possible à la défaite de l’Allemagne et de ses alliés.
Les résistants étaient, dans leur majorité, des hommes et des femmes qui s’étaient engagés - avant leur déportation - dans la lutte contre le nazisme et pour la défense de leur patrie. Mais il ne suffisait pas d’entrer dans le camp avec l’esprit de résistance pour être en mesure de le traduire en actes. Les SS avaient mis au point un système basé sur la terreur, la corruption et l’affaiblissement des détenus, qui devait rendre toute résistance impossible. La moindre infraction au règlement pouvait conduire à la mort, tout rapprochement entre détenus était suspect. Les résistants étaient exécutés par pendaison sur la place d’appel, en présence des autres détenus. Il régnait, en outre, dans les camps, un climat empoisonné qui obligeait les résistants à se méfier de leurs compagnons de détention : les SS recrutaient parmi les détenus eux-mêmes des auxiliaires chargés de l’encadrement (comme les Kapos) en échange de privilèges ; le camp fonctionnait sur la base de la hiérarchie « raciale » définie par Hitler, instituant de graves inégalités, et la promiscuité permanente facilitait l’activité des mouchards ; de plus, la population concentrationnaire était constituée d'une mosaïque de peuples traversés par des nationalismes rivaux, des conflits d’ordre politique ; certains détenus, comme beaucoup de Polonais, étaient sensibles à l’antisémitisme déjà virulent dans leur pays. Enfin, l’anéantissement rapide de certains déportés ne leur laissait que peu de temps pour entrer en résistance.
Or l'entrée en résistance se faisait rarement dans les premiers jours de détention. Il fallait d’abord avoir surmonté le «choc de l’arrivée», avoir acquis une expérience du camp, en avoir compris les règles officielles et tacites, ne plus trop souffrir de la faim chronique, ne pas être soumis à un travail totalement épuisant. Il fallait être capable de se projeter encore dans l’avenir, avoir conservé l’espoir de quitter un jour le camp ou, du moins, croire en une possible défaite de l’Allemagne. Toutes ces conditions exigeaient un délai qui variait en fonction la dureté du régime du camp, de la date de l’internement et de l’évolution de la guerre, de l’existence ou non de groupes de résistants, décidés ou aptes à faciliter cette intégration.
Ces actions de résistance ont pris des formes individuelles et collectives. Elle ont été uniquement individuelles pour les déportés qui n’avaient pas trouvé le contact avec d’autres résistants ou qui étaient placés devant une responsabilité personnelle ; les actions collectives étaient souvent prises à l’initiative de détenus organisés en groupes clandestins. Les membres de ces groupes devaient avoir l’habitude de la clandestinité, de l'action organisée, du travail politique, de la discipline de groupe et être, avant tout, dignes de confiance. La confrontation avec le régime concentrationnaire agissait comme un test qui par cette épreuve, révélait les aptitudes et la personnalité de chacun. Le recrutement se faisait au départ entre personnes qui se connaissaient avant leur détention, ou qui partageaient les mêmes convictions politiques ou la même foi religieuse.
Les groupes se formaient généralement sur une base nationale, mais dans de nombreux camps, ils se fédérèrent en comités internationaux. Les dirigeants devaient parler l’allemand, avoir accès à l’information, avoir un travail qui leur permettait de se déplacer sans être sous la surveillance constante d’un Kapo. L’ensemble fonctionnait comme une nébuleuse composée de petits groupes de quelques individus (reproduisant les modes d’organisation pratiqués avant la détention, comme par exemple les triangles pour les communistes) où personne, même au niveau le plus élevé, n’était au courant de tout. Ainsi, certains résistants ont ignoré jusqu’à leur libération que leur activité, qu’ils considéraient comme de simples actes de solidarité entre camarades, s’intégrait dans un projet plus important.
L’objectif principal des résistants était de sauver des vies. Dans les camps de concentration, il s’agissait d'aider le plus grand nombre à survivre, à préserver ses forces et à conserver son identité et sa dignité. Dès lors, la question se pose de définir plus précisément ce qu’on entend ici par résister. Comment, par exemple, distinguer la Résistance de simples gestes d’autodéfense ? Sauvegarder en soi-même ce qui constitue l’humanité, les acquis de la civilisation face à la bestialité, à la sauvagerie auxquelles les SS voulaient réduire les détenus et à la barbarie de leurs propres pratiques, relève de la Résistance. Que dire des gestes de solidarité ? Considérer l’autre comme un frère ou une soeur, lui tendre une main secourable, lui prodiguer des conseils pouvant augmenter ses chances de survie ou simplement des paroles de réconfort, confectionner pour lui de petits objets à partir de matériaux récupérés, comme tant de femmes l’ont fait à Ravensbrück, lui donner un peu de sa portion de soupe ou de pain alors que l’on meurt soi-même de faim, dérober à l’administration SS de la nourriture ou des vêtements chauds au risque de se faire gravement punir et de perdre sa place dans un «bon Kommando», favoriser son entrée dans un Kommando moins dur, manifester de la sympathie pour un Juif au risque de se faire mal voir par son gardien SS ou par son Kapo, chercher à maintenir en vie les nourrissons nés à Ravensbrück, étaient bien des actes de Résistance. La solidarité était d’autant plus importante dans les camps où les conditions de détention étaient les plus destructrices, qu'elle était parfois la seule forme de résistance susceptible d’être exercée. Il faut souligner, à ce propos, que les efforts pour conserver sa dignité et la pratique de la charité ou de la solidarité par un individu étaient toujours un préalable à son entrée dans un groupe clandestin. Seul un tel comportement autorisait les résistants à se faire connaître auprès des nouveaux venus.
Le moyen d’élargir cette solidarité et de faire baisser la mortalité a été de modifier le climat général du camp. Dans cette optique, l’occupation des postes-clefs de l’administration par des détenus politiques, porteurs du triangle rouge, a été dans la plupart des camps un enjeu décisif. Ainsi, les résistants pouvaient utiliser le pouvoir que leur donnait leur position pour aider leurs camarades de détention : c'était une condition indispensable pour réduire les brutalités, les vexations, les vols, le racket, les détournements de nourriture et les assassinats. Il s’agissait d’obtenir le remplacement des prisonniers de droit commun, porteurs du triangle vert, par des hommes intègres. Cette lutte acharnée entre «Rouges» et "Verts" ne s’est pas partout traduite par le triomphe des premiers, mais ceux-ci ont profité, à partir de 1943, des besoins des SS en personnel compétents, comme par exemple de Kapos capables de diriger efficacement les Kommandos travaillant pour la guerre et des ordres venus de Berlin de réduire la mortalité de la main d'œuvre concentrationnaire.
Changer l’atmosphère générale du camp, passait aussi par la diffusion, auprès des détenus, des défaites allemandes après Stalingrad et des nouvelles des fronts, connues grâce à l’écoute clandestine de la radio et la lecture clandestine des journaux réservés aux SS.
Les postes particulièrement visés par la Résistance étaient l'hôpital, la cuisine, les bureaux de l’administration et de la Gestapo, le service du travail qui gérait la répartition des détenus dans lesKommandos et les transferts dans d'autres camps (où le taux de survie pouvait être meilleur ou pire). Les infirmiers et les médecins pouvaient cacher des malades ou intervertir leur numéro avec celui d’un mort pour leur éviter d’être éliminés physiquement comme «inaptes au travail».
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au Lycée de Bayonne en 1938-1939
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Actes de Résistance
A Auschwitz, Hermann Langbein, secrétaire du médecin-chef du camp, les prévenait lorsqu’une sélection était ordonnée. Cependant, ces fonctions n’étaient pas sans ambiguïté. Elles procuraient des privilèges enviés et amenaient les résistants à des choix difficiles, car leur aide était forcément limitée et donc sélective. Certains de leurs critères de choix ont été contestés après la guerre, par des rescapés qui n’en ont pas bénéficié. Il faut, cependant, ne pas perdre de vue que l’espace de liberté acquis était bien étroit face au pouvoir de décision des SS.
Sauver des vies, c’était aussi faire connaître aux Alliés ce qui se passait dans les camps et en particulier l’extermination dont les Juifs étaient les victimes. Ce qui exigeait des contacts avec la Résistance locale et avec les Alliés. Ces contacts étaient établis par l’intermédiaire de «civils» qui pouvaient pénétrer dans les camps, comme par exemple les contremaîtres. Des messages ont pu ainsi passer en fraude, des évasions ont été préparées pour faire parvenir des rapports importants. Cependant ces évasions étaient peu nombreuses, car l’aide de la population locale était indispensable (et beaucoup plus favorable autour de Natzweiler, enAlsace, et d’Auschwitz, en Pologne annexée, qu’en pays allemand). Des succès ont été remportés dans ce domaine. La lecture, en 1944, à la BBC du nom des SS occupant les postes-clef du camp d’Auschwitz, avec leurs données personnelles, a eu des conséquences positives sur le régime du camp. Le plan Moll, prévoyant le bombardement de Birkenau sous le prétexte d’une attaque ennemie, de manière à effacer toute trace d’extermination, semble avoir été déjoué grâce à sa divulgation par les Alliés. Cependant, des mises en garde n’ont pas toujours eu les suites militaires souhaitables de la part des Alliés : les demandes formulées par la Résistance d’Auschwitz, avertie du projet de déportation et d’extermination des Juifs de Hongrie en mai-juin 1944, de bombarder les voies ferrées entre la Hongrie et Auschwitz sont restées vaines.
Parallèlement, les résistants se sont efforcés d’affaiblir la machine de guerre allemande par le renseignement et par le sabotage dans les usines d’armement et de matériel militaire.
Eugen Kogon, secrétaire du médecin-chef SS de Buchenwald
, il fait passer à la Résistance extérieure, dans la couverture d‘un livre, les plans des constructions souterraines de Dora où étaient fabriqués les V1 et les V2. Les nombreux sabotages n'étaient pas seulement le fait de groupes organisés mais aussi de résistants agissant de leur propre initiative, malgré l’ordre de la direction SS des camps, daté du 11 avril 1944, d’exécuter les saboteurs par pendaison devant les détenus rassemblés.
A Ravensbrück, 90 femmes,
Témoins de Jéhovah, refusent de travailler pour des productions destinées à la guerre : battues, elles sont envoyées à Auschwitz et gazées.
Dans les centres d’extermination, des soulèvements suivis d’évasions collectives sont organisés, àTreblinka (2 août 1943), Sobibor (14 octobre 1943), et Birkenau (7 octobre 1944). Dans les deux premiers camps, sur les centaines d’évadés, seuls quelques dizaines d’entre eux réussissent à rejoindre les partisans. Le camp de Sobibor est fermé à la suite de cette révolte. A Birkenau, il n’y aucun survivant, mais 3 SS sont tués, 12 blessés et le Krématorium-III (bâtiment combinant chambre à gaz et fours crématoires) est détruit.
En mars 1945, profitant de l’autorisation obtenue pour la Croix-Rouge d’évacuer les détenus scandinaves (résultant de négociations entre Himmler et le comte Bernadotte), la Résistance de Ravensbrück et de Neuengamme introduit clandestinement dans les transports vers la Suède des détenus non scandinaves qu’elle estime particulièrement menacés.
Quand les armées libératrices se rapprochent, les résistants cachent dans la mesure de leurs moyens les archives du camp que les SS leur ont ordonné de détruire. Ils se préparent à la lutte armée par crainte d’une liquidation totale ou partielle des détenus. Des armes sont introduites clandestinement et cachées, des plans d’insurrection préparés. Ils tentent d’empêcher les évacuations vers d’autres camps, tant celle d’Auschwitz s’est avérée épouvantablement meurtrière. Dans certains camps, des résistants réussissent à joindre les unités américaines pour qu’elles viennent libérer leur camp au plus tôt.
A Buchenwald, les derniers SS restés sur place sont maîtrisés par les membres des groupes armés avant l’arrivée des Américains. A Enbensee, camp annexe de Mauthausen, les détenus (10000 valides et 6000 malades) refusent de céder aux sommations des SS de pénétrer dans les souterrains qui étaient minés en vue d’une explosion. Pour éviter le chaos, les lynchages et les pillages, les résistants se chargent dans de nombreux camps, du maintien de l’ordre et de la distribution des vivres, après le départ des SS.
Bibliothèque
Mon coup
de
Coeur
Aujourd'hui je vous présente dans mon coup de coeur non pas un livre mais un DVD
Résister dans les camps nazis, des extraits de livres à propos de la Solidarité, Résistance, Sabotages, Évasions.
« Surtout, si tu rentres, raconte bien tout ce dont nous avons souffert. Il faut qu’"ils" le sachent pour qu’ils nous vengent et qu’ils fassent en sorte que cela ne recommence plus ».
Claudette Bloch, Témoignages sur Auschwitz, éd. Amicale des déportés d’Auschwitz, 1946, Avant-propos.
voir le DVD gratuit pour les élèves et les professeurs
Les témoignages de ce DVD peuvent être utilisés pour la journée du 27 janvier.
Sommaire
Des témoignages écrits en complément au DVD
Solidarité
- Roger Abada, Témoignages sur Auschwitz, éd. Amicale des déportés d’Auschwitz, 1946, p.171
"L’Organisation"
« Des soupes supplémentaires, des pommes de terre, du linge, du savon, volés à l’administration du camp par ce que nous appelons l’organisation, furent distribués aux plus défavorisés et aux plus méritants ».
- Liliane Lévy-Osbert, Jeunesse vers l’abîme, EDI, 1992, p. 112
Tout l’indispensable, le nécessaire, l’essentiel du quotidien. Charles me fera parvenir une serviette de toilette, un mouchoir, une brosse à dents, du sucre...[du Canada].
Tout sera partagé au nom de la solidarité.
- Roger Abada, Témoignages sur Auschwitz, éd. Amicale des déportés d’Auschwitz, 1946, p. 173
Des contacts politiques furent établis entre Polonais, Français, Russes et Polonais, et ainsi de suite, entre nationalités différentes. Nous parvînmes à lire les journaux - nazis, certainement le Volkischer Beobarter, - mais nous avions aussi appris à... lire entre les lignes...
Résistance
- Liliane Lévy-Osbert, Jeunesse vers l’abîme, EDI, 1992
La production va cahin-caha...[à l’Union]
L’ Organisation clandestine agit souterrainement pour dérégler cette fabrication, le moins vite, le moins bien.
Sous le manteau se trament les activités clandestines. Les nouvelles passent. Les nouvelles du front, les nouvelles personnelles, d’un camp à l’autre, du camp des femmes à celui des hommes.
Elles alimentent le moral des détenus. Le téléphone carcéral est oral, cependant les écrits passent de main en main, les petits mots : messages politiques, familiaux, d’amour ou de peur...
- Roger Abada, Témoignages sur Auschwitz, éd. Amicale des déportés d’Auschwitz, 1946, p. 174
Avec des intellectuels polonais, des antifascistes, nous rédigeâmes à la main, un tract, recopié en plusieurs exemplaires qui circula et fut commenté dans les Blocks et les Kommandos malgré la terreur policière...
Une autre fois, en 1943, après Stalingrad, un manifeste appelant à l’union de tous les internés pour se préparer à la libération fut rédigé par le Comité international.. Il comprenait quatre pages rédigées à la main, et traduites en différentes langues.
Sabotage
- Thérèse Chassaing, Témoignages sur Auschwitz, éd. Amicale des déportés d’Auschwitz, 1946, p. 185
Le sabotage est bien organisé à l’Union. Tous les jours les rapports disent que les grenades n’éclatent pas. très souvent les machines s’arrêtent. Le courant manque. la main invisible travaille. Les punitions pleuvent. les coups de bâtons sont innombrables. Combien de fois avons nous fait du "sport" pour sabotage.
- Liliane Lévy-Osbert, Jeunesse vers l’abîme, EDI, 1992, p. 127-128
Sabotages
Zulage Kommando ! (du rab) Méfiance...
Notre colonne s’ébranle et nous arrivons sur la grande place de l’appel...
Deux gibets sont dressés sur cette esplanade. L’État-major SS est au complet...
"On a volé de la poudre explosive à l’usine Union pour le compte du Sonderkommando... On a trouvé les coupables. Tous arrêtés. Quatre hommes, quatre femmes."
Pour l’exemple les hommes seront pendus au camp des hommes, les femmes dans celui des femmes.
Elles seront pendues. Deux, devant le Kommando de nuit de l’Union, avant le départ pour l’usine. Les deux autres à l’appel du soir, lorsque le Kommando de jour rentrera du travail.
Le bruit court. Ce sont des juives polonaises....
Elles ont marché à la potence, à la mort, sans hésitation, droites, la tête haute, fière je pense de leur sacrifice.
Et nous sommes là, sans gloire. Nous sommes les témoins, celles qui ont vu, celles qui doivent dire, qui doivent raconter.
- Charles Baron, extrait de "Les camps dont on a oublié le nom : les Z.A.L.", (camps de travaux forcés pour juifs), Le Monde juif, juillet-septembre 1983, p. 105
Dans cette masse humaine... s’était développé un état d’esprit de rébellion contre le sort qui nous était fait. Et au fur et à mesure que le temps s’écoulait, prenant de l’assurance et de l’expérience, nombre de déportés se débrouillaient pour que la production souffre de malfaçons qui la rendait parfois inutilisable...
La fainéantise comme l’appelaient nos gardiens, était le système le plus couramment appliqué : dès qu’ils avaient le dos tourné, que le Meister n’était plus à proximité, que l’ouvrier allemand ou l’Ostarbeiter(travailleur de l’Est) ne participait pas au même travail, le rythme se calmait...
« Fertig, ich arbeite nicht mehr... ». (Terminé, je ne travaille plus...). Après un passage à tabac [de celui qui ne voulait pas travailler], un véhicule des SS venait prendre le malheureux héros pour l’emmener à Auschwitz.
Contacts avec l’extérieur
- Eugène Garnier, Témoignages sur Auschwitz, éd. Amicale des déportés d’Auschwitz, 1946, p. 179
Notre camarade autrichien Ernst Bruger avait le contact avec l’extérieur. Je savais aussi que l’évasion de quelques camarades était décidé et ceux-ci devaient rejoindre les partisans. Un contact permanent et direct devait s’établir en vue de tenter un coup de force sur le camp pour aboutir à une sortie en masse.
[malheureusement une patrouille de sécurité découvre l’évasion.]
Évasions
Mala, la Belge, coursière et interprète-chef
Mala Zimetbaum s’évade avec Edek Gali?ski le 24 juin 1944. Ils sont repris le 6 juillet et exécutés le l5 septembre 1944 après avoir passé cette période dans le Bunker au Block 11, prison du camp d’Auschwitz. Wieslaw Kielar, ami d’Edek et qui a refusé de s’évader avec lui, raconte :
- Wieslaw Kielar, Anus Mundi, Robert Laffont, 1980, p. 261-262
Edek monta sans hésiter sur l’estrade et se mit immédiatement sur le tabouret. Le noeud coulant touchait sa tête...Edek trouva l’ouverture du noeud coulant et repoussa le tabouret d’un coup de pied...
Le lendemain, une petite estafette slovaque me décrivit en pleurant l’exécution de Mala. De même qu’ Edek, celle-ci avait décidé de ne pas se laisser exécuter par les SS. Pendant la lecture de la sentence, elle se coupa les veines des poignets avec une lame qu’elle avait réussi à se procurer...
Le Rapportführer Taube se précipita, et elle le gifla de ses mains ensanglantées...
- Liliane Lévy-Osbert, Jeunesse vers l’abîme, EDI, 1992, p. 143
Presque toutes les tâches du camp jugées subalternes sont confiées aux détenus.
Mala, la Belge, placée au secrétariat des SS (politsche Abteilung), a un pouvoir considérable, qu’elle met tout entier au profit de l’aide aux prisonnières, notamment de l’organisation clandestine du parti communiste international d’Auschwitz.
Mala peut faire déplacer à la demande de l’organisation telle ou telle détenue pour un autre Kommando, dans la mesure où sa présence est nécessaire. Présence qui doit assurer contacts, actions, tâches et travaux particuliers.
- Suzanne Birnbaum, Témoignages sur Auschwitz, éd. de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, Paris, 1946, p. 129
C’était une jeune femme belge de vingt-huit ans. Jolie, grande, fine, distinguée, elle avait réussi à capter par sa grange intelligence sa finesse et son tact, la confiance des chefs allemands…
Un soir au mois de juin 1944, l’appel dura au moins trois heures. On se demandait pourquoi. Tard, vers huit heures et demie, un Lagerkapo, chef de police du camp, passe et crie à notre Blockowa : « Mala, la Belge, s’est évadée ! »
…Elle aura sûrement emporté des documents pour prouver au monde les atrocités commises ici…
- Marceline Loridan-Ivens, Ma vie balagan, Robert Laffont, 2008, p. 103-105
Elle parlait huit langues… Elle en était arrivée à avoir le droit de circuler sans garde entre Auschwitz et Birkenau tellement les Allemands avaient confiance en elle.
Un jour ils ont réussi tous les deux [Mala et son « fiancé » Edek Galinski, un Polonais] à s’évader, non seulement habillés en Allemands, mais avec une voiture allemande…
Mala était une légende dans le camp parce qu’elle avait sauvé beaucoup de gens... Le bruit a couru qu’elle s’était évadée. Nous étions contentes.
Malheureusement trois semaines plus tard, elle a été dénoncée par des paysans polonais et rattrapée à quelques kilomètres de la frontière tchèque..."
On nous a réunies sur une place de Birkenau où une potence avait été dressée... Elle a dit qu’elle avait essayé de s’évader pour crier au monde ce qui se passait ici, que la guerre serait bientôt finie...
"I fall a heroine and you will die as a dog." rapporte Gidéon Hausner, Procureur Général d’Israël, lors du procès d’Eichmann en 1961.
voir aussi :
HUBER Gérard, Mala, une femme juive héroïque dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, préface de Simone VEIL, Éditions du Rocher, 2006, 307 p.
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article191
Autres récits :
- Charles Baron, extrait de "Les camps dont on a oublié le nom : les Z.A.L.", Zwangarbeitslager für Juden, camps de travaux forcés pour juifs, Le Monde juif, juillet-septembre 1983, p.103,104
Philippe Lewi à Ludwigsdorf :
Oeuvrant sur un chantier de Blechhammer, employant outre des déportés des prisonniers de guerre et des travailleurs civils de plusieurs nationalités, [Philippe Lewi] trouve un jour sur le sol un ticket des chemins de fer allemands. Il réussit à monter dans un train de travailleurs libres français le 27 mars 1943.
La chance aidant... Le train arrive à Paris, gare de l’Est, vers 19 heures et le billet ramassé sur le chantier sert de laisser-passer aux contrôleurs.
Une évasion d’un Z.A.L. [1], réussie !!! Mais combien ont échouées ?...
A Ludwigsdorf, la première évasion fut celle d’un titi de Belleville... Les Allemands l’accrochèrent aux barbelés qui ceinturaient le camp. Il y resta deux ou trois jours sans qu’on put le soigner, lui apporter un peu d’eau ou de nourriture. Il ne fut décroché que lorsqu’une voiture vint d’Auschwitz pour l’amener à la chambre à gaz.
Des évasions, il y en eu un certain nombre mais comme pour les révoltes des ghettos, combien ont survécu pour en parler ?...
Des livres écrits par les témoins :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article86
Le DVD
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