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Seconde guerre, Soldats  Résistance Française, et les autres conflits les hommes de l'ombre

Pierre-Albert Herz resistant

 

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Le descendant du résistant communiste Pierre-Albert Herz présente un documentaire, ce vendredi à Villejuif, dans lequel il retrace le parcours de son aïeul au sein de l’Organisation spéciale, un groupe de combat du parti communiste.

Quatre années auront été nécessaires à Pierre Herz, 65 ans, petit-neveu du résistant Pierre-Albert Herz — exécuté au Mont Valérien le 11 août 1942 à l’âge de 30 ans — pour retracer le parcours de son aïeul au sein de la résistance communiste. Un engagement commencé dès le début de la Seconde Guerre mondiale.

Le concours de dix-sept services d’archives en France et à l’étranger, ainsi que les documents tirés des dossiers judiciaires de la Préfecture de Police de Paris, a permis à son descendant de le sortir de l’oubli et d’apporter une force particulière à ce film amateur et engagé mais ne cédant à aucune naïveté.

Les entretiens menés avec la commissaire divisionnaire à la préfecture de police de Paris, Françoise Gicquel, très précise sur le contexte politique de l’époque, et celui de Thomas Fontaine, historien et directeur du Musée de la Résistance nationale, à Champigny, renforcent sa crédibilité.

Qu’avez-vous découvert de nouveau sur votre aïeul ?

PIERRE HERZ. Nous avons levé le voile sur tout un pan de l’histoire locale : Pierre-Albert Herz fut l’un des premiers chefs de l’Organisation spéciale, un groupe de combat du parti communiste, alors clandestin, menant des actions commandos. C’est son groupe qui a fourni à Londres, dès la fin de l’année 1941, des informations permettant la destruction des usines Renault, alors au service de l’occupant.

 

Quel fut son lien avec Villejuif ?

C’est à partir de Villejuif qu’il a constitué les premiers réseaux de Résistance qui donneront naissance à une Résistance structurée pour toute la banlieue sud.

A quelles autres actions contre l’occupant a-t-il participé ?

Notamment à des sabotages en banlieue sud et à Paris, dont la destruction de centrales électriques et téléphoniques à Chevilly-Larue, des sabotages d’aiguillages, de pylônes à Vitry et à Ivry-sur-Seine, une attaque de l’usine automobile Panhard, dans le XIIIearrondissement de Paris, des attentats contre des officiers allemands ainsi que le plasticage du cercle militaire allemand dans le XVe arrondissement.

Comment est-il mort ?

Il a été exécuté au Mont Valérien le 11 août 1942 avec 87 autres résistants et otages dans le cadre de la plus importante exécution de masse sur ce lieu. Il a été arrêté le 8 mai 1942 par les Brigades spéciales numéro 2, la police française chargée de la traque des communistes, puis torturé et mis au secret à la prison de Fresnes puis à celle de la Santé, à Paris. D’après toutes les archives et les rapports d’audition que nous avons retrouvés, il n’a pas parlé sous la torture et son procès n’a jamais eu lieu.

« Pierre Albert Herz, un résistant de la première heure », un film de Pierre Louis Herz, réalisé par Jean-Paul Despesse. Projection ce vendredi à 20 heures, à la MPT Gérard-Philipe, 118, rue Youri-Gagarine, Villejuif, 2 h 20’

 

« LES COMMUNISTES ONT ÉTÉ TRAQUÉS PAR LES BRIGADES SPÉCIALES »

Françoise Gicquel, ancienne directrice des archives de la préfecture de Police

 

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Françoise Gicquel, commissaire divisionnaire, ex-directrice des archives de la Préfecture de police. DR

 

En 1940, une grande confusion règne à Villejuif. La chasse aux communistes est lancée dans toute la banlieue sud, appelée la ceinture rouge de Paris. Georges Le Bigot (PCF), qui a succédé comme maire, en 1937, à Paul Vaillant-Couturier est arrêté le 5 octobre par la police française, puis envoyé en déportation à Auschwitz, où il trouve la mort en 1942. Un certain nombre de Villejuifois passent aux fers lors de la grande vague d’arrestation organisée dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise par les préfets du gouvernement de Pétain contre les personnes connues avant guerre pour être des responsables communistes (élus, cadres du PC et de la CGT).

« Les communistes sont traqués par les brigades spéciales. Ces derniers sont recrutés pour leur anticommunisme farouche, détaille Françoise Gicquel, commissaire divisionnaire, ex-directrice des archives de la Préfecture de police ayant eu accès au dossier de Pierre-Albert Herz. Ils agissent en vertu du décret-loi de 26 septembre 1939 portant dissolution du parti communiste et interdiction totale de toute activité de propagande et les élus communistes de tout mandat. »

Selon Françoise Gicquel, cette police française collaborationniste, très active à Villejuif, « a facilement repéré des jeunes gens qui ne prenaient pas assez de précaution […] qui ont commis des erreurs, comme se réunir dans des cafés » […] et dont beaucoup, dit-elle, « ont été lancés dans l’adversité sans être bien encadrés. »

C’est dans ce contexte que naît l’organisation spéciale du Parti communiste clandestin, reconnue comme unité combattante à la Libération. A ses débuts, Pierre-Albert Herz a la mission de protéger les imprimeries clandestines du Parti ainsi que les militants pourchassés.

 

sources:http://www.leparisien.fr/

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