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Seconde guerre  Résistance Française les hommes de l'ombre

Les Justes de l'Indre

 

 

Nos Résistants 

dans

l'Indre

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Indre

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L'Indre compte peu de familles juives, souvent bien intégrées dans la vie locale, à l'instar de Max Hymans, député de l'Indre en 1928.

Le premier statut des Juifs du 3 octobre 1940 et le deuxième du 2 juin 1941 excluent les Juifs de la société. Ils sont listés, internés ou assignés à résidence.
De nombreux juifs de la zone occupée tentent de se réfugier en zone non occupée.
À partir du 1er juillet 1942, les juifs français et étrangers qui changent de résidence doivent en faire la déclaration au Commissaire de Police de la Commune de
leur domicile si la durée du déplacement prévu dépasse 30 jours.

Les lettres de dénonciation se multiplient... dans les préfectures et les commissariats de police.

Une rafle de Juifs, hommes, femmes et enfants est organisée par la police française dans la nuit du 25 au 26 août 1942. Les Juifs raflés emmenés Salle Diredot à Châteauroux avant d'être envoyés au camp de Douadic.
Les documents d'archives prouvent l'implication des forces de l'ordre (gendarmerie, police, G.M.R.) dans les arrestations et le rôle essentiel des services préfectoraux dans l'organisation et la mise en œuvre de la rafle d'août 1942 et des opérations qui suivront.

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Le château de la Roche, lieu de sauvetage

 

 

Le 22 mai 1942, le préfet de l'Indre reçoit une lettre de dénonciation, confidentielle et personnelle" : 
Monsieur le Préfet,
J'ai l'honneur de porter à votre connaissance, à toutes fins utiles, les renseignements suivants :
"Au château d'Anjouin habite un monsieur STENDECKER qui se fait passer comme homme de lettres sous le pseudonyme de Pierre Caïn.
Habite chez lui : une véritable tribu juive.
Il y règne une grande activité - envoi de télégrammes excessivement fréquents avec emploi de prénoms féminins.
Il y aurait, paraît-il, un poste émetteur.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me faire connaître les résultats de votre enquête.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de mes sentiments déférents et dévoués.
1

Une enquête est ouverte. Le commissaire principal des renseignements généraux répond au Préfet le 18 août 1942 :
J'ai l'honneur de vous faire connaître que M. THOMASSET, Inspecteur de Police de mon Commissariat chargé de l'enquête, m'a fourni le rapport suivant :
"M. STENDECKER, Léon, dit Pierre Caïn, est né le 7 septembre 1895 à Paris (16°). Il est célibataire.
L'intéressé était avant-guerre directeur littéraire des Éditions "Le Sagitaire" à Paris. Il a démissionné de ses fonctions au moment de l'exode de juillet 1940.
M. STENDECKER était de plus critique littéraire, depuis 15 ans, à la Revue de France, dirigée par M. Prévost et autres.
Il a publié, entre autres ouvrages, sous son pseudonyme de Pierre Caïn, des critiques sur M. Proust et André Gide.
C'est un écrivain, qui passe le plus clair de ses journées dans son cabinet de travail. STENDECKER a, en effet, la jambe gauche dans le plâtre depuis plus d'un an. Il sort très peu. Le seul voyage qu'il a effectué cette année se situe en mai-juin, pour aller voir son père à Marseille.
Il fait actuellement les démarches nécessaires pour rejoindre sa famille en Amérique.
STENDECKER est arrivé à Anjouin en février 1939 comme locataire du château. Son propriétaire actuel est M. BRY, bijoutier à Aubigny-sur-Nère (Cher).
Ce bâtiment qui se trouvait à cette époque dans un état de vétusté très particulier a été remis complètement à neuf par son locataire.
Il est fort bien considéré, soit de la part de la Légion locale, soit des autorités municipales.
Résident actuellement au château :
- son père STENDECKER Adolphe, né le 1-3-1866 à Francfort, qui depuis les événements actuels réside sur la Côte d'Azur, mais vient passer les étés auprès de son fils ;
- A..., Savely, né le 20-3-1918 à Zinowiev (Russie) ;
- G..., Constantin, Claude, né le 22-5-1919 à Constantinople.
Sauf A..., tous sont Français comme les STENDEDCKER ou naturalisés Français comme G.... Tous sont bien entendu israélites.
A... qui était employé avant juin 1940 dans une usine de textile-bonneterie à Saint-Denis (Seine) travaille depuis son arrivée en avril 1941 dans une ferme de la région. Il couche au château.
En ce qui concerne G..., arrivé à la même époque qu'A... au château, celui-ci était reporter-photographe avant les hostilités à Match. Il ne fait rien, passant son temps à courir les jupons.
Il n'y a aucune femme au château.
En ce qui concerne les télégrammes adressés par STENDECKER, celui-ci qui, effectivement, est resté en rapport avec de nombreuses personnes du monde littéraire, continue dans cette branche à s'occuper de ses affaires.
Les originaux en question sont, soit à la poste rurale d'Anjouin, soit à la poste de Valençay. Ils n'ont jamais attiré l'attention de qui que ce soit, aussi bien de la part de l'Administration des P.T.T. que des services de Police.
Quant au poste émetteur, en supposant qu'il existe, il est bien difficile d'arriver à prouver sa matérialisation. Les dits appareils ayant, en général, la forme d'une valise, ont toutes facilités pour profiter du moindre espace possible.
La perquisition peut être faite, mais l'on peut penser à l'avance qu'elle n'aboutira à rien de concret.
L'enquête effectuée auprès des différentes autorités locales ne relève à l'encontre des différents personnages habitants le château aucun grief si minime soit-il.
A... et G... sont membres de la Légion Française des Combattants d'Anjouin, tous les deux ont été mobilisés en 39-40."


Cependant, le 2 octobre 1942, René Bousquet, Secrétaire Général à la Police attire l'attention des préfets sur le fait que le Commissaire Général aux Questions Juives lui signale que des Préfets de la zone occupée rencontrent parfois des difficultés pour obtenir de leurs collègues de la zone non occupée tous les renseignements nécessaires pour leur permettre d'identifier les immeubles appartenant à des Juifs, afin de les placer sous administration provisoire.

Le 14 octobre 1942, un rapport concernant les étrangers hébergés au "Centre d'Accueil de Douadic", seul centre d'hébergement existant dans l'Indre, fait état de 139 israélites étrangers dont 45 hommes, 78 femmes et 16 enfants de moins de 12 ans. Le même rapport précise que les étrangers sont nourris moyennant une somme de 16 francs 50 par jour.

Une nouvelle rafle de Juifs a lieu le 23 février 1943 dans l'Indre. Environ 300 personnes sont amenées au camp de Douadic.
Le 15 mai 1943, le préfet fait état de 74 Israélites hébergés au Centre d'Accueil de Douadic.
Le 9 juillet 1943, le sous-préfet du Blanc fait connaître les effectifs du camps : 167 personnes.

Le 25 octobre 1943, un nouveau rapport fait état de l'augmentation des effectifs du camp, dû à l'arrivée d'étrangers venant des camps de Brens et de 104 vieillards arrivant du camp de Gurs.
Un rapport du 12 janvier 1944 précise que le camp compte actuellement 110 hébergés (96 femmes et 14 hommes).
Le 7 juillet 1944, le sous-préfet de Blanc fait état de 75 hebergés au camp de Douadic : 10 hommes, 59 femmes et 11 enfants.7

Près de 76 000 Juifs dont plus de 11 000 enfants seront arrêtés et déportés de France, dont 38 000 à Paris.

 

 

 

 

les Justes de l'Indre

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Daniel-Barrange

 

Madame Henriette Le Pelley du Manoir*, née le 22 novembre 1900 à Saint-Pierre-de-Lamps, de parents Belges installés dans la région, a accueilli chez elle comme préceptrice Denise Toporkoff et a fait maquiller sa carte d’identité. Denise a ainsi été protégée et sauvée à partir du 15 décembre 1943.

Madame Henriette du Manoir* a aussi accepté d’accueillir le petit Jean Solin puis l’a confié à Daniel* et Lucienne Barrangé*, des habitants de Saint-Pierre en qui elle avait toute confiance. Ils s'occuperont de Jean Solin pendant près d’un an et faciliteront ensuite sa fuite à Lyon. 

Monsieur et Madame Solin, les parents de Jean ont également été cachés pendant un certain temps dans une cabane au bord d'un étant, à 2 kilomètres du château.

 

Madame Henriette Le Pelley du Manoir* a accueilli le petit Jean Solin puis l’a confié à son régisseur Daniel Baranger* et à son épouse Lucienne* pendant près d’un an. Ils ont ensuite facilité sa fuite à Lyon. 

Monsieur et Madame Solin, les parents de Jean ont également été cachés pendant un certain temps dans une cabane au fond des bois attenants au château.

Madame Henriette Le Pelley du Manoir* a accueilli chez elle comme préceptrice Denise Toporkoff et a fait maquiller sa carte d’identité. Denise a ainsi été protégée et sauvée à partir du 15 décembre 1943. 

Madame Henriette Le Pelley du Manoir* était aidée par son régisseur, Daniel Baranger*, et la complicité de son épouse Lucienne*

 

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Une femme dans la Seconde Guerre 

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Vidéo pour "Une femme ordinaire pendant le Seconde Guerre Mondiale"http://www.dailymotion.com/.../xacv9a_une-femme-ordinaire-pendant...

 

C’est en zone libre, à Saint Pierre de Lamp, près de Châteauroux, que Henriette le Pelley du Manoir, va prendre des risques pour elle et toute sa famille, en participant à un réseau de résistance. 
Raconté par son arrière petit fils raconte, 60 ans plus tard, les personnes sauvées témoignent.

 

Nous sommes allés dans ces lieux pour comprendre les conditions de cette Histoire.

 

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