Seconde guerre  Résistance Française les hommes de l'ombre

Nos Maquis

Maquisards près de Venelles à Sainte-Victoire en 1944

Les Maquisards sont nés dans l’hiver 1942-1943, de l’initiative de réfractaires ayant décidé de se cacher pour fuir le départ en Allemagne au titre de la Relève, puis, en février 1943, pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). Mais il ne faut pas confondre réfractaires et maquisards. En effet, s’ils sont tous entrés dans la clandestinité pour échapper aux forces de l’ordre, très peu de réfractaires on choisi de prendre le maquis (10 à 20 %). Les premiers maquis sont des camps de regroupement aménagés à la hâte dans des massifs forestiers, souvent dans les régions de montagne. Les hommes affluent plus nombreux tout au long de l’été 1943, renforçant quelques camps précurseurs qui avaient vu le jour dès le printemps 1942, sous l’impulsion d’individualités fortes qui avaient fait le choix immédiat de la lutte armée (Georges Guingouin ou Henri Petit, qui deviendra le colonel Romans-Petit par exemple). A Londres, le général de Gaulle craint que ces maquis n’échappent au contrôle de la France libre. L’auteur estime qu' »un seul homme allait cependant se montrer plus visionnaire que les autres : Henri Frenay, le fondateur du mouvement Combat« , qui envoie à Londres un premier texte proposant la formation de réduits dans les massifs montagneux, puis un second rapport en avril 1943, précisant sa stratégie concernant la transformation des réfractaires en maquisards combattants.

L’apparition des maquis à modifié profondément la structure de la Résistance et la nature de son action,  » imposant notamment au sein des mouvements dominants de résistance la question de leur emploi, d’une part, celle du passage à la lutte armée et l’action immédiate d’autre part. ». En effet, l’afflux des hommes « montant au maquis » à partir du printemps 1943 représente un phénomène tout à fait imprévu, qui place les dirigeants de la Résistance devant le fait accompli. Ni le général de Gaulle, ni les Anglo-Américains ne sont à l’origine favorables à l’organisation d’une résistance armée qui mènerait une guérilla « qui aurait l’immense inconvénient de renforcer les effectifs des troupes d’occupation, compromettant sérieusement le bon déroulement d’un débarquement en France« . La France libre admettrait à la rigueur un regroupement de maquisards dans le massif du Vercors, alors que Frenay n’est pas favorable à la constitution de gros « maquis mobilisateurs ». Il souhaite encourager la formation de petits groupes mobiles d’une trentaine d’hommes. Dans cet objectif il crée un « Service maquis » pour former les volontaires en vue d’en faire des combattants, une » Ecole des cadres du maquis » pour les doter de responsables expérimentés, et un « Comité d’action contre la déportation » pour empêcher les départs des travailleurs contraints vers l’Allemagne. Progressivement la France libre va se rallier à l’idée d’une action immédiate (sabotage et guérilla) des maquis et les Anglais vont se résoudre a les armer quant ils auront constaté, par l’envoi de missions en France, leur organisation et leur potentielle efficacité.

De Gaulle voyait d’un mauvais oeil « le développement anarchique de la lutte armée en France » ; il cherche donc à intégrer les maquis « dans une stratégie militaire globale et cadrée« . Il fait le choix de maquis mobilisateurs rassemblant plusieurs milliers d’hommes dans une forteresse naturelle qu’il serait assez aisé de défendre, avant de passer à l’offensive sur les arrières de l’armée allemande, après le Débarquement, dans le cadre d’une opération alliée. L’Organisation de résistance de l’armée (ORA), dont les cadres sont pour la plupart des militaires issus de l’Armée d’armistice, refuse toute action de guérilla subversive et accepte la stratégie londonienne. L’Armée secrète, qui regroupe les formations paramilitaires des trois mouvements de zone Sud, défend la même position, n’entendant pas se lancer dans la guérilla et dans l’action immédiate sans l’aide et l’accompagnement des troupes alliées. Par compte quand les FTP constituent des maquis -à l’origine ils ont privilégié la guérilla urbaine-, ils s’opposent a cette tactique et à cette stratégie. Ils sont favorables à la création de petits maquis, multipliant les sabotages et engagés dans une guérilla permanente.

La lutte armée a précédé les maquis, qu’il s’agisse des opérations menées par les Jeunesses communistes dès 1941 ou par les groupes francs constitués au sein du mouvement Combat. Mais quand les réfractaires affluent par dizaines de milliers dans les montagnes françaises, il devient nécessaire de les rassembler, de les organiser, de les encadrer, de les motiver, de les nourrir et de les armer. Ce qui suppose des moyens en hommes, en finance et en armes. Le service maquis des MUR (Mouvements unis de résistance, en zone sud) se fixe pour objectif de transformer ces maquis refuges en maquis combattants, capable de pratiquer d’abord les sabotages. Des armes en nombre suffisant ne peuvent venir que de Londres, ce qui suppose que les chefs de maquis puissent entrer en contact avec la France libre ou avec les Anglais (seuls détenteurs des moyens logistiques de parachutage), et que les maquis soient considérés comme des éléments à prendre en compte dans une stratégie de libération.

 

 

 

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